Un drame survenu dans le monde du cheval cette semaine m’a fait penser à quelque chose :
Le concept de « faux self » (faux moi) désigne un mécanisme de défense par lequel une personne construit une façade, une personnalité de surface, pour répondre aux attentes de son environnement, au détriment de l’expression de son véritable soi, son « true self ». Cette construction peut intervenir très tôt dans la vie en réponse à un environnement qui ne répond pas suffisamment aux besoins authentiques de l’individu, l’empêchant d’exprimer ses sentiments, désirs et pensées réels. C’est ainsi que certaines personnes, souriantes, joyeuses en apparence, sont en réalité dans un profond mal-être intérieur.
Le « faux self » permet à l’individu de se protéger des conflits internes ou des réactions négatives de l’environnement, mais à long terme, il peut entraîner un sentiment de vide, de dépersonnalisation, ou une difficulté à établir des relations authentiques et significatives. On peut alors être très entouré mais se sentir très seul. La prise de conscience et le travail thérapeutique sur ces aspects peuvent aider à réduire la distance entre le « faux self » et le « true self », favorisant une plus grande authenticité et bien-être psychologique.
Pour beaucoup d’entre vous, lorsque vous étiez jeunes cavaliers, les moments passés avec les chevaux constituaient de véritables cocons protecteurs, des bulles indispensables pour votre équilibre. En présence des chevaux, vous vous sentiez acceptés sans jugement et en sécurité sur le plan affectif. Vous étiez libres d’exprimer votre sensibilité. En réalité, pour un certain nombre d’entre vous, c’était probablement l’occasion de vous connecter à votre véritable personnalité, que vous pouviez moins exprimer ailleurs. De même, il est fréquent que certaines personnes, redécouvrant l’équitation à l’âge adulte, se trouvent en quête de ce vrai moi, après avoir longtemps navigué entre leur identité authentique et les masques sociaux adoptés dans leurs interactions quotidiennes. Cette recherche de congruence, si essentielle et significative pour les chevaux, devient alors un enjeu majeur.
David PIRIOU, thérapeute Gestalt et moniteur d’équitation
Expert en bien-être psychologique des cavaliers