Devenir maître de soi
Cette illustration philosophique, bien que souvent perçue comme ésotérique, est en réalité le fruit d’une longue tradition de pensée. Platon n’a pas inventé cette allégorie, mais l’a formulée à partir de connaissances bien plus anciennes (De nombreux éléments indiquent qu’il a notamment fait des séjours en Egypte).
Cette allégorie, qui a été souvent actualisée au fil des siècles, est une métaphore de l’être humain, évoluant sur le chemin de la vie. Elle souligne l’importance de la maîtrise de soi, de la conscience et de la connexion avec une dimension plus profonde de soi pour atteindre une vie équilibrée et épanouie.
-La calèche symbolise notre corps.
-Les chevaux, un noir et un blanc, représentent nos émotions.
-Le cocher incarne notre mental conscient.
-Dans la calèche, se trouve le maître, la conscience reliée à la sagesse intérieure. C’est le maître qui permet de prendre du recul et de s’observer soi-même.
Les émotions, représentées par les chevaux, sont une énergie puissante qui nous propulse en avant. Mais attention, si vous laissez vos émotions prendre les rênes, que vous prenez vos décisions et faites vos choix de vie en fonction d’elles uniquement, le voyage peut devenir tumultueux et chaotique.
Le cocher représente notre mental conscient. Il est celui qui a la capacité de penser, de réfléchir. Mais sa pensée et sa vision sont souvent obscurcies par les émotions, les blessures, les croyances et les traumatismes inconscients.
Le cocher peut se croire tout-puissant et OUBLIER qu’il a un maître au-dessus de lui. Il n’a plus accès au maître, mais il guide malgré tout ses chevaux dans n’importe quelle direction, sans projet, tournant souvent en rond et retombant dans les mêmes ornières, faisant les mêmes erreurs. Il est fatigué, court sans fin, il n’écoute plus le corps physique (pathologie du burn-out) et il finit par être persuadé que la vie est difficile et compliquée alors qu’en réalité c’est lui-même qui se fait vivre ça.
Le Maître, lui, représente la conscience. Il incarne l’intuition. Il a de nombreux noms selon les traditions spirituelles ou philosophiques du monde entier : le soi, l’âme, le Ka (Égypte), l’Atman (Inde), l’être. Il n’est pas soumis aux émotions, aux ruminations et aux pensées négatives, il n’a pas de blessures. Il voit clair et il indique le chemin à suivre au cocher si celui-ci est en capacité d’entendre…
Sur notre parcours, nous rencontrerons des défis : des trous, des bosses, des cailloux qui symbolisent les difficultés, tandis que les ornières représentent les habitudes et les schémas répétitifs. Les virages et la météo incertaine évoquent les imprévus de la vie.
Vous pouvez disposer d’un mental/cocher très performant, capable d’analyser et d’acquérir de nombreuses connaissances, mais si votre mental est troublé par votre histoire, votre vie pourra malgré cela être très inconfortable et chaotique.
A l’inverse si votre mental/cocher n’est pas nourri par de la connaissance alors votre vie peut manquer de structure et d’organisation. L’intuition sera présente mais elle aura du mal à être mise en œuvre dans votre vie.
Et vous savez qui tient vraiment les rênes de votre vie, de votre cheval ?
Qui veut gagner la prochaine compétition ? Est-ce un projet du maître utilisant la participation à une épreuve pour s’améliorer ou la nécessité inconsciente du cocher de devoir prouver quelque chose à quelqu’un ?
Qui veut, en vous, avoir une relation particulière avec son cheval, le cocher cherchant à combler une blessure affective ? Ou bien le maître pour la beauté que représente cette symbiose homme/cheval ?
Votre intention avec le cheval sera alors très différente selon les réponses à ces questions.
Savez- vous écouter le maître à l’intérieur de vous ? Pour y parvenir, le cocher, votre mental, doit fonctionner correctement. Il ne doit pas être envahi de pensées, de ruminations et d’émotions en permanence.
Les chevaux sont reliés à chaque instant à leur maître intérieur car le cocher pour eux est nettement moins présent que chez l’être humain… C’est pour cette raison sans doute qu’ils vivent un éternel instant présent.
Si vous voulez vous connecter réellement avec votre cheval, votre mental doit être nettoyé, il doit voir clair pour être en capacité d’entendre le maître. C’est le maître qui doit être aux commandes de votre vie ainsi vous serez relié de maître à maître avec votre cheval.
Vous pouvez apprendre à découvrir ou à mieux écouter votre maître. Comment ? En soignant en vous les blessures intérieures du cocher.
David PIRIOU, thérapeute Gestalt et moniteur d’équitation
Expert en bien-être psychologique des cavaliers