J’ai souvent écrit que lorsque quelque chose ne va pas avec votre cheval, il est nécessaire de se remettre en question et d’acquérir de nouvelles compétences. C’est souvent vrai, mais pas toujours.
J’ai échangé et accompagné nombre d’entre vous ces derniers mois. Je constate que beaucoup ont quitté les centres équestres et se retrouvent un peu livrés à eux-mêmes. Vous quittez un environnement qui ne vous convient pas, mais il y a peu d’alternatives. Il arrive donc parfois que certains d’entre vous se retrouvent dans des situations difficiles suite à des choix ou des conseils mal avisés : un cheval trop grand, trop fragile, trop anxieux, trop vif, trop agressif, trop abîmé par sa vie d’avant. J’ai entendu toutes sortes d’histoires.
Vous vous retrouvez alors en difficulté, avec des peurs, des chutes, des blessures, puis des appréhensions, et vous déboursez des sommes importantes pour trouver des solutions qui ne fonctionnent pas. Vous ressentez de la culpabilité et vous ne savez plus si le problème vient de vous ou si votre cheval ne vous convient pas. Parfois, cela dure des années, entre difficultés et frustrations.
En fait, parfois le chemin consiste à se remettre en question et à progresser, mais parfois il s’agit d’accepter que votre cheval n’est pas fait pour vous, soit à ce moment précis, soit peut-être jamais.
En vous écoutant, j’ai simplement constaté que parfois votre cheval ne vous permettait pas de progresser car il accentuait vos difficultés au lieu de contribuer à les résoudre. Vos difficultés réciproques s’accumulent, et votre relation ainsi que votre pratique équestre ne sont pas satisfaisantes. Parfois, dans certaines situations précises, il est sans doute mieux que vos chemins se séparent ou en tout cas que vous renonciez à votre rêve avec ce cheval.
Ce n’est pas une décision facile, et il sera aussi important de ne pas reproduire la même erreur avec un autre compagnon. C’est triste, mais parfois c’est mieux pour vous deux.
David PIRIOU, thérapeute Gestalt et moniteur d’équitation
Expert en bien-être psychologique des cavaliers