N’oublions pas d’exiger
Comprendre la différence entre « familiarité » et « confiance » est essentiel dans la relation que nous entretenons avec nos chevaux. Trop souvent, ces notions sont confondues, conduisant à des quiproquos et à une connexion incomplète avec notre compagnon. Pire encore, cette confusion peut, dans certains cas, placer la personne en situation de danger lorsqu’elle est en présence de son cheval.
Imaginez un cheval s’approchant de vous, attiré par une friandise ou par l’envie d’un grattage. Il manifeste ainsi une familiarité, vous associant à une source de plaisir. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement qu’il vous respecte ou qu’il a confiance en vous. La confiance est une notion bien plus complexe.
Pour instaurer une véritable confiance, il est essentiel d‘allier bienveillance et exigence. Si l’une de ces qualités fait défaut, la confiance reste insaisissable. Pensez-y comme à une équation nécessitant ces deux éléments pour trouver sa solution.
De nombreux cavaliers, en rejetant le modèle traditionnel de « domination », ne posent plus suffisamment d’exigence vis-à-vis de leur cheval. En se positionnant à l’extrême opposé, ils s’enferment dans une zone de confort où la confrontation n’aurait plus sa place et où la crainte des réactions ou des émotions de l’animal les inhibe de toute demande. Puis, lorsque des problèmes de comportement se présentent, leur attention se dirige vers des problématiques physiques et ils cherchent des solutions à l’extérieur en sollicitant une panoplie de professionnels : ostéopathe, saddle fitter, bridle fitter, dentiste, masseur shiatsu, etc… (tous ces professionnels sont évidemment très importants mais doivent être sollicités à bon escient).
En adoptant cette attitude, ces cavaliers ne passent-ils pas à côté de l’essentiel ? D’une relation plus profonde, plus sincère avec leur cheval, ou bien encore d’une meilleure compréhension d’eux-mêmes en négligeant d’explorer cet aspect de leur relation ? Ne serait-il pas temps pour eux de sortir de leur zone de confort et de se confronter à leur cheval et surtout à eux mêmes?
Soyons certes bienveillants, mais demeurons également exigeants pour le bien-être de nos chevaux et le nôtre. C’est dans cet équilibre que se construit la véritable confiance.
David PIRIOU, thérapeute Gestalt et moniteur d’équitation
Expert en bien-être psychologique des cavaliers