Guider sans écraser, cadrer sans contraindre
Aujourd’hui, je voudrais parler de la différence fondamentale entre deux formes d’autorité : celle qui vise à dominer et celle qui vise à élever l’autre. L’autorité, dans son essence même, peut prendre des formes variées, et il est crucial de comprendre comment elle peut affecter les individus et les relations, y compris avec nos compagnons à quatre jambes.
- L’autorité qui vise à dominer ou « autorité sur » :
L’autorité basée sur la domination est souvent caractérisée par un désir de contrôle et de pouvoir. Les personnes qui cherchent à exercer ce type d’autorité ont tendance à privilégier leurs propres intérêts et à utiliser leur position pour imposer leur volonté aux autres. La domination est souvent accompagnée d’un langage autoritaire, de punitions et d’une hiérarchie rigide. Les relations sont généralement asymétriques, avec une communication unidirectionnelle et peu de place pour la croissance personnelle.
Si vous utilisez ce mode avec les chevaux, vous pourrez avoir des chevaux extrêmement obéissants et dressés, mais vous n’aurez pas la confiance, et surtout votre cheval sera un robot qui ne sera pas dans l’échange avec vous.
- L’autorité qui vise élever l’autre ou « autorité pour » :
L’autorité qui vise à élever l’autre se fonde sur des principes tels que l’empathie, la compassion et la responsabilité. Les personnes qui adoptent cette approche cherchent à aider les autres à atteindre leur plein potentiel et à favoriser leur développement personnel. Elles encouragent la collaboration, la confiance mutuelle et le partage des connaissances. Cette forme d’autorité reconnaît que chaque individu possède des talents et des compétences uniques, et elle vise à les valoriser en leur offrant des opportunités d’apprentissage et de croissance.
Mais ce mode d’autorité n’exclut pas la notion de cadre !
Avec ce mode d’autorité, vous pouvez être cadrant, mais avec comme intention de faire grandir l’autre. Par exemple, si vous êtes parent et que vous avez une exigence vis-à-vis de votre enfant, cette exigence peut générer de la frustration et une émotion négative chez lui, mais vous allez malgré tout maintenir cette exigence, car vous savez qu’il est important que votre enfant connaisse et apprenne à réguler cette émotion, qu’il vivra d’une façon ou d’une autre une fois adulte. Vous maintenez votre cadre parce que c’est bon pour lui, pas pour le dominer. C’est tout à fait différent.
Tout est une question d’intention, et les chevaux y sont extrêmement sensibles.
Si vous avez été élevé dans un environnement plutôt autoritaire, et que les chevaux vous ont déjà fait prendre conscience de cela, alors vous essayez probablement de faire autrement, et c’est là que ça coince. Changer ses schémas de reproduction inconscients est difficile. Alors vous passez d’un excès à l’autre, vous vous perdez et vous n’arrivez pas à établir la relation dont vous rêvez avec votre cheval.
David PIRIOU, thérapeute Gestalt et moniteur d’équitation
Expert en bien-être psychologique des cavaliers