Pourquoi parfois c’est difficile de demander de l’aide?

26 mars 2024

Demander de l’aide et du soutien peut s’avérer difficile pour nombre d’entre nous, et souvent, il serait tentant de simplifier cette hésitation par l’influence de l’ego, qui aspire à l’indépendance, par fierté. Toutefois, comme souvent le problème n’est pas là où il semble être et la réalité est selon moi bien plus nuancée.

Dès notre enfance, face à des moments ou situations éprouvantes, nous sommes confrontés à un tourbillon d’émotions – peurs, angoisses, incertitudes. Pour ceux qui ont eu la chance d’avoir des parents attentifs, et en particulier une mère affectueusement présente, ils ont appris que partager ces émotions était bénéfique. Une mère qui sait écouter, apaiser et réconforter avec des mots doux ou des étreintes chaleureuses enseigne à son enfant que le lien humain est réconfortant et précieux. Cet enfant grandira en sachant solliciter l’aide, en comprenant la valeur du soutien mutuel et de la co-régulation émotionnelle.

Cependant, la réalité familiale peut parfois être plus complexe. Les parents, malgré leur bonne volonté, peuvent se trouver dépassés par des circonstances extérieures – stress, maladie, deuil, dépression, familles nombreuses, difficultés financières, ou sociales. Dans ces conditions, ils peuvent se montrer émotionnellement indisponibles, incapables de fournir le soutien émotionnel dont le petit mammifère humain a tellement besoin. Si en cherchant du réconfort, notamment auprès de sa mère, l’enfant se retrouve face aux propres anxiétés et inquiétudes de celle-ci, il peut en déduire que la demande de soutien n’apporte pas l’apaisement espéré, mais aggrave plutôt ses tourments. De cette manière, il apprend à compter uniquement sur lui-même. Parfois il va même jusqu’à se couper de ses émotions, de ses sensations et de ses besoins pour ne pas souffrir intérieurement. Il intègre peu à peu la croyance que l’autre ne peut pas véritablement l’aider, voir même qu’il peut augmenter son mal-être, renforçant ainsi un sentiment de solitude et d’incompréhension.

C’est une croyance profondément ancrée qui peut persister à l’âge adulte, voilant la réalité selon laquelle de nombreuses personnes autour de nous sont prêtes et capables de nous apporter leur aide. Si vous traversez des moments difficiles, souvenez-vous qu’il n’est jamais trop tard pour chercher du soutien. Dans mon cabinet, j’ai souvent entendu cette phrase : « Si j’avais su, j’aurais demandé de l’aide plus tôt ! »

Cette prise de conscience est un pas crucial vers le bien-être. Se permettre de demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais une démarche de courage et de force. Elle ouvre la voie à la guérison et à la croissance personnelle, nous rappelant que, dans l’adversité, nous ne sommes jamais véritablement seuls.

David PIRIOU, thérapeute Gestalt et moniteur d’équitation

Expert en bien-être psychologique des cavaliers